En traversant les modes sans jamais se renier, K.Jacques reste depuis 1933 un must estival. Une belle démonstration de solidarité familiale.
Il y le ciel, le soleil et K.Jacques…
Le Pastis, Bardot et… K.Jacques bien sûr. Indissociable de St Tropez, les sandales aux lignes épurées sont ancrées dans son territoire et son histoire. Encore plus pointu et quali que le made in France, vive le made in St Tropez.
Lorsque Jacques Kéklikian débarque dans le port de pêcheurs en 1932 avec son épouse, ils sont réfugiés d’Arménie. Tandis qu’Elise sait coudre et dessiner, Jacques, formé à la cordonnerie par son frère, souhaite installer une échoppe destinée à chausser les pêcheurs du village. C’est chose faite rue Allard (l’adresse reste inchangée) où le succès est rapidement au rendez-vous. Cocteau, Colette, Picasso, les artistes en villégiatures à St Tropez craquent pour ce nu-pied inspiré de sandales antiques.
Après-guerre, c’est Bardot qui, chaussée de sandales K.Jacques durant le tournage de Et Dieu Créa la Femme, propulse la Maison en must go de passage sur la presqu’île. Romy Schneider et Françoise Sagan prennent aussi leurs quartiers dans le village et se chaussent chez K.Jacques, qui devient une référence pour les initiés.
La sandale des puristes
Derrière l’apparente simplicité des modèles s’impose un véritable savoir-faire. La sandale Homère connu sous le nom de Tropézienne est en cuir naturel, et se taille dans le cuir gras double tannage. D’autres déclinaisons dans des peaux exotiques (python, agneau, chèvre) et détails cloutés attirent aussi une clientèle très mode. Toutes sont travaillées artisanalement, à la main, et les détails même les plus infimes sont léchés et soignés à l’image des noms qui baptisent chaque modèle : Homère, Epicure, Amarante, Andromede, Agapanthe…
Après des décennies à chausser les stars et les anonymes, K.Jacques est devenue une griffe incontournable, sans pour autant perdre son âme ni sa dimension d’artisan d’exception. Aujourd’hui à la tête de l’entreprise familiale, Bernard, fils de Jacques, n’a pas succombé aux sirènes de la délocalisation, l’ADN est intact, et Saint Tropez demeure le port d’attache de cette Maison qui fait partie du paysage et a choisi de conserver son petit atelier et non une usine pour produire plus. Plébiscité de par le monde, K.Jacques est reconnu en 2011 Entreprise du Patrimoine Vivant.
Le saviez-vous ?
Lorsqu’il décide de graver son nom « à rallonge », Jacques Keklikian s’aperçoit que le coût (à la lettre) est trop élevé. C’est ainsi qu’il décide de l’abréger en K.Jacques, et le reste appartient à l’histoire…