Après une première escale à La Palmeraie, à la Baule, Jane de Boy met le cap à l’ouest de Paris, à une heure tout pile de la capitale, pour l’une des plus belles ouvertures de 2021 pour 48h sous le signe de la décompression… voire plus si affinités.

L’éloge de l’épicure
Inauguré il y a quelques jours après deux ans de rénovation « au plus près de ce qui existait », ce domaine, qui fut celui de Catherine Deneuve pendant 35 ans, entame une seconde vie. Celle d’une première adresse cinq étoiles à 70 kilomètres de Paris, et imaginée comme un paradis bucolique par Frédéric Biousse et Guillaume Foucher, les magiciens d’une collection hôtelière cousue main : les Domaines de Fontenille. Quarante hectares de roseraies, de jardins classiques ou plus sauvages, des douves, un lac, l’Eure qui passe aux pieds des transats, et tout au long de la journée, le babillage des canards… Nous ne sommes qu’à une vingtaine de kilomètres des impressionnistes de Giverny.


En amoureux transis ou entre amis, pour goûter une campagne chic et inédite
Plusieurs maisons et autant de personnalités. Si loger dans le château principal offre au réveil la vision picturale des brumes s’échappant de l’Eure, ou à l’opposé les perspectives de la cour, de son bassin et d’un jardin taillé… s’endormir dans la Maison du Lac invite à observer le verger d’un côté, un paysage lacustre de l’autre. Mitoyen au spa, le bûcher offre l’architecture tout en bois d’une maison contemporaine.

Une table gastronomique, un bistrot. Désormais en charge de la table pour toutes les adresses Fontenille, le chef trois étoiles Eric Fréchon offre au chef de Primard, Yann Meinsel, le soin de signer deux cuisines en hommage à la nature environnante, avec l’ambition à terme d’incarner le concept de farm-to-table. Une cuisine bistrotière, chez Octave, avec des pièces à la broche et des poissons de rivière cuisinés dans la simplicité et le respect du produit. L’autre gastronomique, chez Eglantine, avec déjà des iconiques comme L’Oignon « Paille » (truffe et vieux parmesan) ou la selle d’agneau en croûte de Nori… Bientôt, la verrière cachée au détour d’un jardin, et aménagée en salon de thé, deviendra un bar clandestin. Tandis qu’un bar Veuve Clicquot s’installera du côté du château…



Dans les multiples salons comme dans les chambres, les lieux déroulent une certaine poésie en réponse au style directoire. Des pastels pour rappeler les roseraies, des œuvres de jeunes artistes naturalistes, des suspensions ou vases façon papier mâché, des champignons accrochés au mur comme des trophées, et des fleurs séchées offrant la vision d’un tapis végétal suspendu au plafond… Rien d’ordinaire en somme. Comme l’intégralité du lieu, au fur et à mesure qu’on le découvre.

Le premier spa signé Susanne Kaufmann. C’est toute son expertise visage (avec le fameux soin Bespoke notamment) que dévoile pour la première fois en France cette maison autrichienne qui fabrique depuis 20 ans, et en très petite quantité, une ligne de cosmétiques naturels, concentrés en actifs végétaux de la forêt de Bregenz, dans les Alpes.
Deux ânes du Cotentin, des moutons d’Ouessant, deux vaches des Highlands et une colonie de Colvert en plus d’une faune sauvage, viennent habiter cette adresse. Parce qu’un pré perd de son sens sans animaux, estimait le paysagiste Jacques Wirtz qui a signé ce domaine spectaculaire il y a 35 ans. De « multiples jardins dans les jardins » entretenus encore aujourd’hui par Gérard Germaine, fidèle jardinier de Catherine Deneuve et désormais mémoire historique des lieux. Bientôt ? Un potager en cours de réalisation sur l’emplacement historique, des cours de jardinage et de bouquets…
Primard, une heure de la capitale par le train ou en voiture, à partir de 260 € la chambre double. lesdomainesdefontenille.com
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