Courir, nager, pédaler et ramer comptent parmi les challenges du Défi d’Elles, un raid 100% féminin qui soutient la lutte contre le cancer du sein via l’association Keep A Breast et des initiatives clean pour la planète. Rencontre avec sa fondatrice, Christelle Gauzet, une femme solidaire et engagée qui donne envie de se bouger…
Né en 2017, le Défi d’Elles n’est pas juste une belle parenthèse sportive au cœur de la nature. Exigeant physiquement, ce raid réalisé en binôme est aussi une aventure humaine qui demande courage, ténacité, partage et dépassement de soi, quelques-unes des qualités chevillées au corps de Christelle Gauzet qui n’en est pas à son premier exploit. Jane de Boy est partenaire des prochaines éditions qui se dérouleront au Cap Ferret du 4 au 6 juin et du 17 au 19 septembre 2021. Rencontre.

Votre parcours est pour le moins atypique : racontez-nous comment après 10 années dans la police vous vous retrouvez inscrite à Koh Lanta que vous gagnez en 2018 ?
C’est en partie grâce à ma mère, fan de l’émission, que je me suis inscrite à Koh Lanta avec cette envie de me dépasser dans un endroit paradisiaque.
Étiez-vous une petite fille casse-cou ?
J’étais une petite fille casse-cou avec beaucoup de bleus aux genoux en prime, tout y passait, de la construction de cabanes aux tremplins pour mes rollers… Sauter au-dessus des fossés, faire du bi-cross…
D’où vous vient cette envie de vous dépasser et de vous lancer des challenges ? Police, Koh Lanta, Raid…
J’ai toujours eu ça en moi…Mes parents devaient constamment me surveiller pour éviter que je me blesse. Mon travail dans la police, Koh Lanta et les raids sportifs n’ont fait qu’accentuer ce besoin de challenge et de défi permanent.
Y a-t-il un challenge sportif insurmontable pour vous ?
Depuis 1 ou 2 ans, j’ai la sensation que le vertige pourrait me paralyser, du coup, je pense que faire l’ascension du Mont Blanc pourrait devenir insurmontable… Mais le courage pourrait m’aider à surmonter cette peur naissante.
Qu’est-ce qui vous met en difficulté dans la vie ?
La malhonnêteté, l’égoïsme et l’injustice. Je n’ai pas ces vices donc lorsque je les rencontre, je me sens blessée au plus profond de mon être.
Comment avez-vous eu l’idée de Défi D’Elles ?
Lorsque une porte sur l’avenir s’est injustement fermée au service de la protection dans la Police, j’ai décidé d’organiser en parallèle le Raid Défi d’Elles. J’avais envie de faire découvrir le Bassin d’Arcachon à travers ma passion, le sport, et aussi montrer aux femmes qu’elles sont capables d’accomplir de grandes et belles choses.

D’où tirez-vous votre force aujourd’hui, physiquement et mentalement ?
Je tire ma force de mes échecs et de mes réussites. Les échecs permettent de se remettre en question, d’apprendre et de s’améliorer. La réussite permet de savourer les efforts d’un travail fourni et de continuer. Je conseille de ne pas avoir peur de sortir de sa zone de confort pour justement l’élargir au maximum…
Quelle est votre destination de rêve pour une prochaine édition de Raid Défi d’Elles ?
Je suis une amoureuse de la Laponie en plein hiver. C’est un désert blanc où les sons semblent s’étouffer par la neige et où l’espace à perte de vue permet de grandes respirations pour le corps et l’esprit. Notre premier raid mixte se déroulera justement là-bas du 26 au 30 janvier 2022.
Votre souvenir le plus magique lors d’un raid ?
Le premier raid Défi d’Elles x Jane de Boy en juin 2017 ! C’était mon premier, j’ai compris que j’étais faite pour organiser ces challenges, et les applaudissements de mes amies participantes résonnent encore en moi… C’était pour moi une validation de leur part, pour continuer dans ma nouvelle vie.
Votre pire souvenir ?
Je n’en ai pas ! Car in fine, tous les Raids Défi d’Elles ont toujours été une réussite. Mais je peux tout de même vous parler de ma plus grande peur : Sur le raid Destination Iceland en janvier 2020, l’aéroport de Reykyavik a fermé en raison d’une forte tempête, du coup les participantes ont dû attendre 36 heures à l’aéroport de Roissy avant de pouvoir prendre un vol et participer au raid ! J’ai bien cru que j’allais devoir annuler…
Faut-il être très entrainé(e) pour participer ?
Il faut avoir un minimum de conditions physiques, en tous cas, il faut pouvoir courir 30 minutes.
Quelle est la première chose que vous dites aux participantes ?
Je dis souvent aux femmes qu’elles ont le droit de marcher, de courir, de marcher puis de courir sur les épreuves, et qu’elles termineront de toutes façons toutes les épreuves. Nous les calibrons pour qu’un grand nombre de femmes puissent arriver au bout dans le dépassement de soi et le bonheur d’y arriver. Peu importe la façon, finalement.
Racontez-nous comment Défi d’Elles s’engage aussi pour l’environnement.
Nous avons tous pris conscience que notre planète souffre du réchauffement climatique en raison de l’activité humaine. Avec Défi d’Elles, Nous souhaitons éveiller les consciences sur les déchets à la source, sur les modes de consommation et de transport qui impactent notre environnement. Pour cela, nous avons décidé de bannir les bouteilles en plastique, d’avoir uniquement du matériel de course réutilisable, de réduire nos modes de transport et d’inciter les participantes à prendre le train ou faire du covoiturage. A la fin de chaque raid, nous organisons la « Vague Défi d’Elles », un vaste ramassage de déchets où nous faisons intervenir des ambassadeurs au travers d’associations telles que la Water Family ou Surfrider, et des acteurs de notre environnement comme l’ONF.
Que diriez-vous à la jeune femme que vous étiez à 18 ans ?
Je lui dirais qu’elle peut être fière de son parcours puisqu’elle a toujours suivi ses désirs.
Après Arcachon où tout a commencé, et des terrains de jeux exotiques et rudes comme l’Islande, pourquoi revenir au Cap-Ferret ?
Parce que le bassin d’Arcachon c’est ma maison ! J’y ai vécu toute mon enfance et mes parents y sont toujours. Je ne quitterai jamais MON Bassin d’Arcachon !

