Sculptural, émouvant et patiné comme il faut, un bijou Goossens se reconnaît au premier coup d’œil. Plein feu sur ce bijoutier-orfèvre au savoir-faire unique et à l’histoire extra-riche.
L’éloge du vrai et du faux
Fondée en 1950 par Robert Goossens, la Maison éponyme collabore avec les plus grands couturiers, de Cristobal Balenciaga à Yves Saint Laurent, dont il interprète les désirs les plus fous. C’est pourtant avec Gabrielle Chanel que la collaboration sera la plus fusionnelle, et la complicité historique. La créatrice au tempérament de feu décèle en lui un créateur hors norme, et ensemble, ils jouent avec les codes de la fantaisie et du précieux en s’inspirant des bijoux antiques et Byzantins.
Tous deux abreuvent les femmes de bijoux chics et bohèmes où la croix, le lion et le soleil deviennent des fétiches. Chez Goossens, le bronze et le laiton doré s’encanaillent aux côtés de cristal de roche, corail, bois et autres matières inattendues. On est aux confins de l’art et de l’orfèvrerie. Goossens le pionnier joue du trompe-l’œil, et associe les matériaux les plus nobles aux plus bruts.
70 ans de fantaisies joaillières
La relève est assurée à la fin des années 70, lorsque Patrick Goossens (le fils) devient à son tour Directeur Artistique de la Maison qui rejoint les Métiers d’Art de Chanel en 2005. La boucle est bouclée, et la philosophie de la Maison reste inchangée « (…) pour être un bon artisan, il ne faut pas être idiot car c’est le cerveau qui guide les mains » déclare fièrement le nouveau Directeur Artistique dans la presse. Façonné par la main de l’artisan, martelé, patiné, orné de pierres, les bijoux Goossens demeurent singuliers, et pourtant reconnaissables entre mille. Sorte de néo-talismans modernes, ils demeurent uniques dans leur genre avec cet inimitable aura vintage, voire antique. Ce qui les rassemblent ? Les femmes qui les portent et qui cultivent toutes d’une façon ou d’une autre leur différence.