Desservie par le seul ballet de petits bi-moteurs, ces 21 km² dorés sur tranche méritent mieux que l’image d’un paradis superficiel. Question de nature et d’authenticité.
Dès la sortie de l’avion surgit l’intuition qu’il y a autre chose à découvrir que les paillettes et l’élitisme dont souffre ce paradis insulaire. Coquette oui, mais surtout « intimiste, conviviale et authentique » comme la définissent ceux qui la connaissent bien.
Sur cette île où le « tu » est une règle de savoir-vivre, tout le monde se retrouve au Sélect à l’heure du Planteur. Un simple bistrot dont Johnny et Joe Dassin ont fait la réputation.
Moins d’une dizaine de routes sillonnent de bout en bout la végétation généreuse, surplombant des panoramas à couper le souffle et des « anses » aux charmes paisibles. Les villages ? Tous différents. En mode 100% local à Corossol avec ses « cases », les dernières tisseuses de vannerie de l’île et ses doris (petits bateaux traditionnels des pêcheurs) ; définitivement chic sur la colline de Gouverneur avec sa plage iconique en contrebas ; nature et sauvage du côté de Salines, à l’autre bout de l’île (déjeuner créole obligatoire sur la terrasse du Grain de Sel, face aux marais avant de filer dans les dunes). Le Grain de Sel, Grande Saline. Tel : +590 590 52 46 05
Des plages désertes et des côtes sauvages
Celle de Lorient, protégée par la barrière de corail, est réputée pour son club de surf. C’est en continuant jusqu’à Grand Cul de Sac que l’une des cartes postales prend toute sa dimension : face à la réserve naturelle, un immense lagon turquoise ne tolère que le snorkeling et le paddle. Pas de plongée bouteille ni d’engins à moteur pour que la vision du paradis reste intacte. A l’autre bout de l’île, Pointe Milou offre, elle, le décor radicalement opposé des falaises qui se découpent sur l’océan atlantique agité. Avec des dénivelés offrant des points de vue sur un littoral vraiment sauvage, peu construit. Même ambiance, plus intimiste encore, à Petite Anse et à la plage du Colombier, qu’on découvre après une demi-heure de marche à travers un paysage de roches calcaires.
Des sentiers préservés, une nature omniprésente
L’une des plus belles balades ? Longer la côte de Grands Fonds jusqu’à Anse d’Anglet, une petite crique sauvage où pique-niquer « seuls au monde ». Le chemin escarpé grimpe sur la roche où viennent se poser les pélicans, nicher les oiseaux et gambader des centaines de chèvres en liberté. Après une demi-heure de marche, passé le plateau du Morne Rouge, on découvre un tableau de piscines naturelles cristallines qui serpentent entre les roches. Pour seul horizon ? Les Baleines de Grand Fond, Foumis, Roche Roubes et l’île sauvage de Coco sur laquelle a été découvert il y a 5 ans le fossile d’un rat géant (200 kilos pour 2 mètres de haut). Le même que celui trouvé successivement sur les îles de Saint-Martin et d’Anguilla vingt ans plus tôt. Une preuve scientifique que les trois îles n’en formaient qu’une il y a 400 000 années.
L’éloge du « tu » et du cool
Même à Gustavia, le port principal et la capitale de l’île, la vie s’écoule au ralenti. A l’image de cette île où les échanges sont faciles, où le « tu » est une règle de savoir-vivre, le Sélect demeure un incontournable. Le bistrot où tout le monde se retrouve à l’heure du Planteur. Un vrai « musée » à la gloire de l’île et une terrasse ombragée dont Johnny et Joe Dassin ont en leur temps fait la réputation. Au petit matin, les premiers joggers se retrouvent à l’entrée du port, sous la petite halle où une poignée de pêcheurs parle créole et déballe sa pêche de nuit : mahi-mahi, dorades, colas… Saint-Barth sait varier les « tableaux » et les ambiances.
Deux hôtels, deux budgets
Chic : Villa Marie Saint-Barthélemy
Une maison coloniale au charme et à la déco uniques sur l’île. Surplombant la magnifique Baie des Flamands sur les hauteurs de Colombier, avec 22 clés seulement, nichées dans une végétation tropicale. Un voyage dans le temps et le seul petit-déjeuner à la carte de l’île. — A partir de 400 € la chambre double en petit-déjeuner avec transfert aéroports inclus. saint-barth.villamarie.fr
Charme : Les Ilets de la plage
L’un des hôtels de charme les plus accessibles et les pieds dans l’eau. Idéal en tribu, avec des villas à deux ou trois chambres, cuisine et salon d’extérieur, jardin privatif… dans la plus pure architecture (colorée) locale. — A partir de 250 € la nuit le studio de 2 personnes. www.stbarth.com
Deux tables, deux ambiances
Déjeuner au Manapany
Unique hôtel intimiste de Anse Cayes, on y va pour dîner les pieds dans le sable autant que pour les cocktails et l’excellente table de l’entrée jusqu’au dessert. — hotelmanapany-stbarth.fr
La Langouste
Un petit restaurant tout au bout de la Baie des Flamands et à la clé, la meilleure langouste de l’île pour un rapport qualité-prix très raisonnable. — flamandbeachhotel.com