C’est l’ouverture bordelaise qui suscite la curiosité des city breakers jusqu’à Paris. Le nouvel hôtel 4* inauguré il y a quelques semaines dans l’ancien institut des sciences de zoologie. Dans le quartier jusque-là désolé de la gare, tiens tiens…
De l’extérieur, le bâtiment qui a hébergé des milliers de dissections d’animaux et vu l’invention de la bouillie bordelaise (ceux qui ont la main verte savent…) en impose. Et ne laisse nullement imaginer ce qui nous attend à l’intérieur. Au premier coup d’oeil, un jardin d’Eden, une passerelle comme si l’on traversait une canopée au coeur de l’Asie. Puis, quand on gravit les quelques marches pour entrer, on aperçoit sur les murs les réminiscences d’université en guise de signalétique : pour l’anatomie comparée et l’embryogénie, suivez la flèche à droite. Et dans tous les cas, pour dormir, boire un verre, déjeuner ou dîner, vous êtes au bon endroit.


Il aura fallu six ans de travaux et pas mal d’audace à ce couple d’ingénieurs agronomes, qui a eu un coup de coeur pour le lieu abandonné pendant plusieurs années. Mais le vécu et l’histoire de ce bâtiment de 1901 les inspire, eux qui ont bourlingué à travers l’Afrique. S’ils ont réparti les 40 chambres selon trois typologies – Zoologie, Botanique et Géologie – entre le bâtiment historique et les extensions, ils ont veillé à respecter scrupuleusement l’identité des lieux. En conservant toutes les hauteurs sous plafond, en intégrant les corniches de la façade initiale aux coursives intérieures, et leur offrant au passage une nouvelle fonction : celle d’assises en pierre de Bordeaux. En privilégiant les sols en argile, et d’une manière générale, les matériaux naturels, les bois massifs. Pas de tableaux aux murs, mais des cabinets de curiosités, des objets rapportés de leurs voyages et de leur chine à travers les continents. Deux sculptures de Papouasie et de Nouvelle-Guinée viennent encadrer l’escalier historique, des collections de photos courent le long des étages du bâtiment dédié à la géologie, tandis que les chambres de celui-ci respectent scrupuleusement les codes couleurs du catalogue Le Corbusier : bleu Klein, jaune vif et rouge. Le tout audacieusement mixé aux imprimés wax. Dans les ailes Botanique et Zoologie, c’est nettement plus calme, poétique, avec des papiers peints panoramiques et certains des bureaux intacts des étudiants universitaires.



Une fois sorti de notre chambre, on découvre un rooftop tout en teck et plantes méditerranéennes en plein devenir, et une petite jungle du rez-de-chaussée, bien installée avec 150 espèces de plantes du monde entier, sélectionnées par les propriétaires eux-mêmes, passionnés. A l’intérieur, bar à cocktails en marbre et salon cosy, cuisine ouverte à côté, et quant au chef, ex-Marius et Janette à Paris, il source hyper-local avec le marché des Capucins tout proche, et dès le petit-déjeuner, un beurre de Bordeaux, les jus de fruits du Pressoir des Chartrons, etc… Bientôt enfin, c’est un écailler qui viendra animer les déjeuners dans un style indus’ et directement accessible depuis la rue.

Une chambre ? Parmi les plus calmes, celles de la Géologie et celles donnant sur la canopée, offrant une vrai poumon vert au coeur de la ville. Sinon, définitivement romantiques, celles du bâtiment principal avec les fenêtres voûtées, les têtes de lit en miroir et les baignoires et paravents ornant la salle de bain ouverte.
Pourquoi pas ? Le spa, magnifique et minéral, ouvert sur la végétation et dont les soins sont signés Origines.
A partir de 238 € la double en petit-déjeuner. Menus déjeuner à 21 € et 25 €, dîner à la carte. — hotelzoologie.com

