Le phénomène arrive tout droit des Etats-Unis où il s’est développé à la suite de la crise de 2008. S’il s’inscrit dans un contexte de précarité là-bas, il incarne ici depuis deux ans une nouvelle forme de slow tourisme. Plus proche de la nature, sans impact sur l’environnement, et idéalement nomade.
Tinyhouse(.com), Baluchon, GreenKub… les sites de construction de tiny houses fleurissent en même temps que le goût pour ce style de vacances s’affirme. Nicolas Sartorius, fondateur d’Abracadaroom, le site d’hébergements insolites, est formel : « Nous avons doublé le nombre de tiny houses proposées sur le site en un an, et sur les trois derniers mois, nous constatons une hausse des recherches de tiny houses de 250% par rapport à 2019. Elles font partie de notre Top 10 des typologies les plus recherchées en Janvier 2021 ».
Qu’il s’agisse de s’offrir l’une de ces structures légères pour le tiers du budget classique d’une maison de campagne, ou qu’il s’agisse de s’offrir une nuit « insolite » dans l’une de ces chambres d’hôtels posées sur des sites préservées, la démarche reste la même : réduire au maximum l’empreinte carbone sur l’environnement, revenir à un contact direct avec la nature. Profiter au maximum de l’extérieur et se satisfaire d’une surface intérieure optimisée et non moins cosy et confortable, voilà le crédo des voyageurs en mal d’un tourisme plus durable, privilégiant ces constructions 100% écologiques et nomades. Car s’affranchir d’un fil à la patte, des contraintes matérielles et budgétaires d’une vraie maison secondaire, c’est l’incarnation même de cette liberté d’autant plus précieuse à l’heure où tout le monde se retrouve plus ou moins cadenassé dans des vies ultra « règlementées ».

Alors, la Tiny house sur roulettes ou pas, nouveau graal ou simple effet de mode ? A écouter Géraldine Boyer, fondatrice de Parcel Tiny House, qui a inauguré sa première cabane mobile l’été dernier dans les vignobles de Saint-Emilion et qui a rapporté le concept de son séjour de 7 ans en Australie, il faut y voir une alternative durable à tous points de vue : « Je viens du tourisme et ce que je remarquais, c’est que les voyageurs sont de plus en plus quête de calme. Il y a une vraie volonté de s’isoler, voire de déconnecter sérieusement, sans téléphone ni wifi… et cette forme d’hébergement permet justement cela. D’investir des terroirs reculés, en pleine nature ». Un cumul d’avantages auxquels Géraldine a ajouté la possibilité même d’y inscrire une autre forme d’engagement : soutenir des agriculteurs, en s’installant sur l’une de leurs parcelles et en échange de quoi, elle leur reverse une partie des gains de chaque nuitée. « Une façon de donner un coup de pouce à ceux que je choisis pour leur engagement qui fait écho à mes propres valeurs, à savoir privilégier des méthodes artisanales, une indépendance d’activité, un savoir-faire et une production raisonnée ».
Un modèle économique plus vertueux, la satisfaction de faire valeurs communes et la possibilité d’y voir même un remède à l’isolement de certains agriculteurs, éleveurs… Car accueillir des hôtes, c’est aussi partager sa passion, échanger avec des voyageurs en demande de ce type de tourisme plus authentique et 100% nature. « C’est aussi une façon de leur garantir des visites supplémentaires, je le vois avec le vigneron de Saint-Emilion : la majeure partie de nos hôtes ont envie de visiter le chai ». Un tourisme plus responsable et gagnant-gagnant.

Notre top trois du genre pour filer à la française
Parcel Tiny House, avec une seconde et toute nouvelle « adresse » dont l’ouverture est prévue d’ici quelques semaines, dans le Limousin et les 160 hectares de la Ferme de Garance. Une exploitation familiale qui se distingue par une production raisonnée de fruits, légumes et herbes aromatiques, et qui fournit le restaurant éponyme parisien.
A partir du 1er mai, 140 € la nuit en petit-déjeuner. parceltinyhouse.com



Domaine Les Cabottes, le premier hôtel de tiny houses, installé en Bourgogne. En réalité, un mini hameau de tiny houses, imaginé par deux passionnés qui ont découvert les micro-maisons lors d’un voyage aux Etats-Unis. La plus insolite ? La Cabotte Bleu & Spa, pour trois personnes, avec un lit double au toit rétractable pour dormir à la belle étoile après avoir barboté dans le bain nordique extérieur.
A partir de 155 € la nuit, abracadaroom.com



Tiny House Lumen, sélectionnée par les petits nouveaux du slow tourisme – We Go Greenr – et installée à 1h30 de Bordeaux, aux portes de la Dordogne. Une petite tiny house pour quatre personnes cette fois, et qui permet un moment d’évasion en famille. Blottie chez l’habitant, elle est pleine de charme, 100 % nature… et detox, avec son bain « bordelais » fumant, construit dans une barrique.
A partir de 120 €, wegogreenr.com

